Soupir. Dépitée. Oui, c'était un peu l'état que Déborah avait en ce moment même. Elle était à son bureau, en tant que secrétaire. Elle répondait au téléphone – quand celui-ci se permettait de sonner – répondait ou transférait les emails sur la message de sa cousine... Oui Deborah travaillait pour sa cousine Lénaëlle McGarry, la grande architecte d'intérieure. Elle n'avait qu'à lever les yeux pour voir l'écriteau marqué sur la porte du bureau de Léna. Mais à ce moment là, Lénaëlle était à son bureau et ne voulait voir personne.

Et il n'y avait rien de mieux pour attrister la jeune Deborah. Elle avait de vagues soupçons de ce qui lui arrivait. Surtout que Lénaëlle arrivait parfois au bureau avec un coquard camouflé... Non, on ne la lui faisait pas à Deborah... Elle se doutait que ce n'était pas une porte le responsable, mais Dylan, son fiancé. Un très réputé avocat... Dire qu'il y avait des gens bien mais dans le fond, Deborah avait dû mal à le piffer celui-là, ou plutôt à lui faire confiance. Ca ne l'étonnerait même pas qu'il soit fourré dans des affaires de drogues, et encore... Mais aux yeux des médias, c'était le parfait avocat sur tous les points. Non, on ne pouvait pas être parfait à ce point-là... Et surtout ce qui l'enquiquinait un peu plus, c'était qu'il soit « parfait » aux yeux de sa cousine. Elle aimerait tellement qu'elle ait au moins un autre mec qui la méritait... Pas un mec qui était respecté de partout mais qui la respectait, elle... Etait-ce trop demandé ??? Il fallait bien le croire.

La jeune blonde finit par se lever de son fauteuil et s'approcha d'une commode où la cafetière était posée dessus... Elle allait pouvoir faire deux cafés et en porter un à sa cousine et essayer de lui parler en cette matinée... si elle n'était pas trop énervée mais bon, qui ne tentait rien n'avait rien et Déborah tenait à être là pour lui remonter le moral. Elle ne faisait pas gaffe qu'à ce moment-ci, qu'une nouvelle personne venait de faire son entrée. Après avoir lancé la machine, Deb se retourna et vit alors cette femme, cheveux bouclés mi-longs... visage adorable... Non, il ne lui semblait pas déjà l'avoir déjà vu en tant que client de Lénaëlle.

Bonjour... Vous avez rendez-vous ?

Autant demander, si elle était là pour rendez-vous ou non mais en regardant l'emploi du temps, il ne lui avait pas sembler que Lénaëlle avait rendez-vous avant une bonne heure... A moins que la jeune femme était là pour autre chose mais si elle avait voulu des conseils, elle aurait pu téléphoner... En tout cas, Deborah ne se douta toute suite que c'était une flic... - elle n'avait pas fait attention à sa plaque à sa ceinture... - et que cette flic était avant tout là pour voir Lénaëlle, afin de l'interroger par rapport à son fiancé, Dylan, qui semblait être trempé dans une affaire de meurtre, mais qu'il n'y avait aucune preuve pour l'atteindre.

Deborah devrait en etre rassurer ou pas ? Qu'on entende ses prières et qu'un flic vienne s'occuper des affaires de sa cousine et de son fiancé ? Bref, ça serait triste d'en arriver là, non ? D'un côté, elle disait Mlle McGarry... Elle était lieutenant, elle n'était pas montée là parce que Deborah aurait mal garé sa voiture ? Tout le monde était avant tout là pour l'architecte d'intérieur, évidement.

Elle ne veut pas être déranger ce matin mais je vais lui dire que vous êtes là.

Deborah s'approcha de son téléphone et appuya sur la touche de son bureau...

Oui Lénaëlle ? Il y a un lieutenant de police... Stella Bonasera

A ce nom, Deborah leva les yeux sur la fliquette pour avoir confirmation si elle avait bien retenue son prénom.

… qui veut te voir.

Au bout du fil, Lénaëlle semblait un peu sur les nerfs mais au moins calmé. Deborah raccrocha le téléphone et se mit à s'asseoir sur sa chaise de bureau.

Elle arrive.

Et pour accompagner ses paroles, quelques instants plus tard, la Lénaëlle McGarry en question sortit de son bureau...

Bonjour ! Lénaëlle McGarry ! Se présenta-t-elle à la fliquette en tendant sa main et dans un sourire. Entrez, je vous en prie.

Lénaëlle laissa alors entrer le lieutenant de police dans son bureau tout en se demandant ce qu'elle lui voulait. Elle ne savait rien et Deborah non plus... Bref, comme d'habitude, elle restera à sa place à faire son boulot... D'ailleurs, le café coulait et elle pouvait aller se servir.

De l'autre côté du bureau, Lénaëlle allait s'asseoir derrière son bureau et proposait également à la jeune femme de prendre place face à elle.

Qu'est-ce que je peux faire pour vous ?

Lénaëlle était suspicieuse. Si ca la dérangeait qu'on parle de son fiancé ? Non mais c'était une blague... La jeune femme voulait vraiment avoir un rire jaune face à ça … mais elle ne riait pas.

Ecoutez... Mon fiancé est avocat et sous votre respect, si vous avez un souci avec lui… Voyez ça avec lui ou avec ses clients... Je ne sais pas ce qu'il a bien pu faire – ce que je doute fortement - et je tiens à ce qu'on ne me mêle pas à ça !

En plus, si elle devait dénigrer avec l'homme qu'elle vivait... c'était bon quoi ! Il fallait vraiment être désespéré ou quoi ? Lénaëlle était loin d'être une femme qui allait le dénoncer pour quoique ce soit et aller jusqu'à dire qu'il pouvait être violent avec elle.

Deborah, quant à elle était à son bureau, café à la main et pianota quelques touches sur son clavier d'ordinateur pour regarder ses mails. Elle se demandait ce qui pouvait bien se passer de l'autre côté de la porte.

Lénaëlle sourcilla. Quelque chose la chiffonna. Quels hommes ? Quelle affaire ?

De quoi parlez-vous?

De ce qui se passait à la télévision ? Lénaëlle les avait regardé évasivement ... et ça ne sera pas elle qui allait dénoncer quoique ce soit. Surtout qu'elle ne savait strictement rien. Donc tout était inutile ... Et si les flics venaient à elle, c'était qu'il n'avait rien de concret, pas de preuves qui incriminerait totalement son fiancé, Dylan.

Je ne pense pas pouvoir vous aider... Veuillez avoir l'amabilité de prendre la porte ! J'ai du travail...

Elle appuya par la suite un bouton sur ton téléphone, afin de parler à sa secrétaire :

Deborah! Tu veux bien raccompagner notre visiteur ?

Deborah de l'autre côté, fut un peu surprise.... Ou pas du tout. C'était en fait tout à fait normal ...En fait, ce qui la surprit, c'était la courte durée de l'entretien.. Elle ouvrit la porte du bureau et pouvait apercevoir Lénaelle, sa cousine derrière son bureau avec le lieutenant de police.

Veuillez me suivre! fit Deborah, aimable.

Soit sûrement un peu plus aimable que sa cousine.

Le lieutenant de police la suivit. Deborah lui fit un sourire confus ... Elle ne savait ce qu'il s'était derrière cette porte mais à la vue de sa cousine, cette visite avait dû lui mettre les nerfs vifs. Ca n'avait pas dû lui plaire... Deborah récupéra la carte de visite de la policiere ... et tilta à informations...

Quelles informations, si je peux me permettre? Vous n'avez rien contre Lénaëlle?

Oui, Deborah l'appelait par son prénom... logique.

C'est ma cousine... expliqua-t-elle...

Oui curieuse comme elle était, quand ça concernait sa cousine et surtout sur un truc qui semblerait grave, Deborah s'en inquiétait.

Deborah était étonnée mais en même temps pas surprise. En fait, qu'elle soit là seulement pour le fiancé de sa cousine ... Oh ca devait etre grave et de le savoir impliquer dans un meurtre ne l'étonnait même pas. Ceci dit, les flics avaient alors rien de vraiment concret ? Pour passer par Lénaëlle et connaissant sa cousine, Deborah la savait têtue, aveugle... pour ne rien dire quoique ce soit...

Un meurtre??

Deb se passa une main dans ses cheveux comme si tout ça la dépassait...

Oui je le connais finit-elle par souffler seulement.

Elle jeta un coup d'oeil vers le bureau de sa cousine, elle avait baissé d'un ton pour ne pas se faire entendre.

Malheureusement... fit-elle en grimaçant.

Elle fit un signe à la policiere pour qu'elle s'approche d'elle afin de parler à voix baisse.

J'ai toujours su qu'il n'est pas fait pour elle... Je ne l'ai jamais pu le sentir.

Puis le regard de la blondinette se voulait fuyant... Elle voulait en dire plus mais elle fit une légère pause pour savoir si elle devait dire ou non ses doutes, sur le fait qu'elle avait bien l'impression en plus que le fiancé de sa cousine battait cette derniere.